L'arbre, majestueux.
Devant lui se tient enfin l'objet de sa quête. Il ne peut réprimer une larme.
L'arbre. Impressionnant.
Vert comme si il voulait vivre, vert de bonheur et de fierté, il est là.
L'arbre, élégant.
Il le toise et déploie ses branches si fort, dans un étourdissant craquement.
L'arbre. Si seul.
Au milieu de son lac, si bleu, si pur. Fragile c'est pourtant lui qui permet au végétal d'être si puissant.
Il n'est qu'à une vingtaine de mètres de tout cet azur. Un pas ...
Il repense à pourquoi il le cherchait, à pourquoi il l'a trouvé, à pourquoi il était là.
Il se souvient de ces plantes. Celles qui l'ont accompagnés, dans sa quête. A leur mauve qui lui rappelait tant l'odeur de sa salle à manger, quand sa mère avait fait le ménage, qu'une brise soufflait dans tout le salon à travers la fenêtre ouverte.
A ce calme.
Tout cet étendue indigo, affalé devant lui aliénait ses pensées, il replongeait dès lors dans la fureur qui l'a démangé ce matin là ...
Il se remémore dès lors ces névroses que lui donnaient ces bestioles, le soir avant de s'endormir et il dérive, aussi loin que le lac lui permet.
Cet arbre devient dès lors hystérique devant ces yeux, lui déploie ses ailes vertes de frénésie l'empêche de voir clair. Sa vue se trouble plus il s'approche.
Il s'abaisse et contemple l'extravagante étendue. A genoux il se trouve idiot.
Alors deux bras humides l'entoure et l'amène calmement au fond.
Enveloppé il oublie ses lubies et se sent bien, plus il coule, plus sa passion se calme. Le déséquilibre de sa pensée stagne au dessus de son corps, et c'est là dans le clair de l'eau, qu'il aperçoit enfin les démentes racines de sa quête.
Aucune absurdité ne viendra le déranger et petit à petit tout ce sang qui s'agglutine dans ses tempes ralentis son flot.
"I’m so sorry, I’m so tired
I think of you
And in the shadows
I think of you
I close my eyes
I think of you
Now I’m falling
I think of you"
And I Think Of You - Tanita Tikaram (Originally By Lucio Battisti)